Histoire résumée de la ligne EFPP
 
 
Le véritable Gato Preto est une des gares du réseau ferroviaire appelé Estrada Ferrada de Pérùs a Pirapora (EFPP) (Chemins de fer de Pèrus à PiraPora) situé à une centaine de kilomètres de Sao Paulo au Brésil.
 
Ce réseau a été exploité entre 1910 et 1983.
Il est petit (l'ensemble représente environ 25 kilomètres de voies) et à voie étroite (deux pieds). 
Il a été exploité essentiellement en traction  vapeur.
 
La mission du réseau a toujours été double et ambigüe: elle était à la fois industrielle pour approvisionner en matériaux les cimenteries situées à Pérùs , mais aussi religieuse. En effet la ville sainte de PiraPora était un centre de pélerinage important (plus de mille pélerins par mois). En réalité la branche vers PiraPora (qui devait partir de la station Entrocamento) n'a jamais été construite. Il est même probable qu'elle n'a jamais été sérieusement envisagée par la compagnie et que cela a simplement été un argument pour obtenir les autorisations nécessaires à la construction de la ligne.
 
 
L'histoire commence en 1890 par la création de la CIEFPP chargée de construire une ligne jusqu'à PiraPora pour transporter les pélerins et surtout emmener de la chaux vive de Gato Preto aux cimenteries situées à Sao Paulo puis plus tard à Pérùs.  La ligne s'arrête à Pérùs où elle rejoint les lignes à voie normale desservant Sao Paulo.
 
L'inauguration de la ligne a lieu le 5 août 1914. Elle fait 20 kilomètres de long. Il y a cinq fours à chaux  neufs installés à Gato Preto (ainsi qu'un four plus ancien qui survivra). Il y aurait eu trois fours supplémentaires ailleurs.
 De petites  locomotives Decauville amènent le minerai calcaire des carrières ou mines aux fours dans de petites bennes basculantes tandis que des Baldwin tractent les trains de chaux , de bois et les voitures voyageurs. Les wagons et voitures ont été achetés en Belgique.
Gato Preto est aussi le centre d'entretien du matériel roulant avec plusieurs ateliers et bureaux.
 
En 1926 la compagnie des ciments de Portland (Canada) est intéressée par l'exploitation  de la partie industrielle et ouvre des mines supplémentaires à Cajamar. Une usine de fabrication de ciment est construite à Pérùs. Des locomotives d'origine ALCO rejoignent le réseau.
 
En 1940 l'exploitation ferroviaire et l'exploitation industrielle sont séparées. La compagnie ferroviaire devient EFPP.
 
En 1951 les deux entreprises sont "nationalisées" de force : le prix du ciment est imposé par l'état de Sao Paulo , ce prix étant inférieur au coût de production les canadiens doivent céder l'ensemble à l'état.. Les nouveaux noms sont : EFPP compagnie ferroviaire et CCPP cimenteries. La production atteint 2000 tonnes par jour ,  elle est transportée par douze trains de dix huit trémies du lever au coucher du soleil.
 
En 1972 le transport de passagers est arrêté. Il ne reste qu'un  fourgon accroché en queue de train pour les employés des cimenteries. Il n'y a plus qu'un four en activité , mais une partie du site exploite la pierre calcaire en la broyant et la calibrant (c'est l'usage du haut bâtiment visible au fond  ici ). La production est vendue comme matériau de construction.
 
En 1974 la pollution énorme provoquée par le site commence à inquiéter et le non paiement d'impôts en retard entraîne la saisie par l'état d'une partie des terrains et de l'exploitation. La compagnie change de nom pour devenir CEIPN.
 
En 1981 les résultats sont très mauvais et la compagnie est reprivatisée en deux sociétés distinctes : FNCP (ciments) , FPPL (trains).
 
En 1983 la compagnie fait faillite , la circulation des trains est interrompue et l'exploitation industrielle également.
 
Plusieurs associations brésiliennes travaillent pour une forme de réhabilitation de Gato Preto et tentent de remettre la voie en état. Il y a même un forum spécialisé sur EFPP. En 2001 , le plus ancien four était toujours debout.
 
 
GATO PRETO
 
 
Le site de Gato Preto était parmi les plus importants de la ligne car il était à la fois le lieu d'exploitation des fours à chaux et d'entretien du matériel. Plusieurs locaux de bureaux y étaient aussi installés.
 
Les fours à chaux étaient desservis par trois voies: 
  • en hauteur une voie permettait l'alimentation en pierre de calcaire (en provenance des mines ou de carrières proches). Un débranchement sur une petite passerelle permettait de rouler ( a priori manuellement) les petits wagons bennes (capacité un mètre cube) et de basculer leur contenu dans le four.
  • au niveau intermédiaire une voie permettait l'approvisionnement des fours en bois de chauffe. Des wagons plats étaient utilisés à cette fin.
  • au niveau inférieur se faisaient  l'extraction de la chaux vive et le chargement des wagons de transport de celle-ci vers Pèrus.

 

Les autres bâtiments étaient les ateliers d'entretien des locomotives , wagons et voitures et les hangars de remisage.  Il y avait aussi quelques bureaux.